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Pakistan-sida: Le Pakistan n'a que peu de temps pour empêcher le sida de se répandre (ONU)
Agence France-Presse - mars 15, 2002

ISLAMABAD, 15 mars (AFP) - Le Pakistan n'a que peu de temps pour empêcher le sida de se répandre et éviter de suivre la voie de l'Inde, où les taux d'infection ont dramatiquement progressé depuis cinq ans, a averti vendredi à Islamabad un responsable de l'ONU.

"S'il agit maintenant, ce pays peut arrêter la progression du sida et du VIH", malgré des "risques élevés", a déclaré Kristan Schoultz, conseiller pour le Pakistan du Programme de l'ONU contre le sida et le virus d'immunodéficience humaine (VIH), qui cause la maladie.

La responsable a toutefois estimé, en présentant une déclaration, que la période pendant laquelle tout est encore possible "est probablement très courte".

Cette déclaration, faite par 14 agences de l'ONU travaillant au Pakistan, veut exprimer le soutien de l'ONU aux efforts du Pakistan pour combattre l'épidémie, a indiqué Kristan Schoultz.

Il y a au Pakistan 1.813 cas connus du syndrome de l'immunodéficience acquise (sida) ou d'infection par le VIH, et le taux estimé de prévalence du VIH était de 0,1 pour cent en octobre dernier, selon des chiffres du gouvernement pakistanais.

Les taux d'infection actuels ne sont pas connus, faute de données suffisantes, mais on estime qu'ils sont parmi les plus bas en Asie du sud, région où l'épidémie se répand rapidement.

L'Inde à elle seule compte actuellement 3,97 millions de cas connus de sida/VIH, selon les chiffres publiés jeudi par les autorités indiennes. C'est le chiffre le plus élevé dans le monde après l'Afrique du sud.

Il y a cinq ans, la prévalence en Inde était basse. A présent, New Delhi "fait de grands efforts pour tenter de contrôler l'épidémie", a déclaré Kristan Schoultz.

Elle a souligné qu'il n'y avait pas pour le moment une telle urgence au Pakistan. Mais le pays est toutefois "très vulnérable, de plusieurs manières", a-t-elle averti.

La déclaration de l'ONU énumère ces facteurs de risque: toxicomanie par voie intraveineuse, transfusions sanguines non contrôlées, usage de matériels médicaux et d'aiguilles non stérilisées, usage du préservatif peu répandu, pauvreté croissante, statut social inférieur des femmes, faible niveau d'éducation, faible connaissance de la maladie, haut niveau de mobilité, surtout chez les hommes.

Le document cite une étude faite par l'ONU en 1999 à Lahore, dans l'est du Pakistan, selon laquelle les drogués partagent très souvent seringues et aiguilles, ont des relations sexuelles non protégées et ont une connaissance faible ou nulle de la prévention du sida/VIH.

Kristan Schoultz a estimé que des mesures "très urgentes" devaient être prises par le gouvernement pakistanais "pour prévenir une épidémie beaucoup plus grave".

"La réaction déjà remarquable du Pakistan au sida jusqu'à présent devra être renforcée et soutenue pendant de nombreuses années", a-t-elle dit.

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